Saviez-vous que les japonais sont friands d’infusions de graines grillées et concassées, telles que le Mugicha ou le Sobacha? Ces dernières sont dégustées froides ou chaudes à toutes heures de la journée. Un régal inattendu que je vous invite à découvrir!
C’est chez…
Kodama
Alchimistes infuseurs
75002 Paris
Kodama est une boutique de thé Parisienne à l’esprit unique ! Si je n’ai pour l’instant pas eu le délice de visiter leurs locaux dans la capitale, j’ai gardé toutes les petites cartes rédigées à la main et envoyées avec mes commandes – j’en avais même affichée une au mur de ma chambre, ce qui m’a valu des interrogations de la part d’amis de passage qui se demandaient qui était ce groupe que je fréquentais… Ne vous inquiétez pas, aucune infidélité de ma part, ce sont juste mes fournisseurs de thé !
Concernant la boutique, elle a été fondée en 2015. Lorsqu’ils ne présentent pas des thés d’origine unique comme ceux dont nous allons parler aujourd’hui et dans un autre article, leur objectif est de raconter
une histoire avec chacune de leur création, apprends-t-on dans la rubrique de leur site dédiée à l’histoire de la boutique. Tous leurs thés sont conditionnés à la main dans l’atelier parisien situé dans leur boutique. Pour avoir goûté plusieurs de leurs compositions originales (la part des anges et double jeu ayant été de tellement gros coups de cœur qu’ils auront aussi un petit mot ici… J’en avais un exemplaire chez mes parents et un chez moi ! C’est bizarre à dire, mais double jeu est particulièrement agréable après une cigarette).
Bref, vous l’avez deviné, il s’agit de fournisseurs que j’estime de qualité ! Maintenant que je vous ai parlé de la boutique où vous pourrez trouver ces produits, je vous invite à partir à la découverte du Mugicha et du Sobacha !
Les infusions de graines concassées grillées : un breuvage courant au Japon
Au Japon, il est courant de désigner la plupart des boissons infusées par le mot utilisé pour le thé, « cha ». Ainsi, malgré ce que leurs noms semblent indiquer, le Mugicha et le Sobacha ne contiennent pas une once de thé !
Le Sobacha fera l’objet d’un article qui paraîtra très prochainement !
Le Mugicha : un peu d’histoire.
Les usages actuels
Aujourd’hui, la popularité du Mugicha au Japon est telle qu’il existe des bouteilles de Mugicha toutes prêtes en supérette ou dans les nombreux distributeurs automatiques que comporte le pays. Un peu comme pour le thé glacé, en somme: le mugicha se prépare d’ailleurs aussi bien chaud que froid, avec des glaçons. Si le breuvage est encore confidentiel en France – bien qu’il gagne en popularité chez les amateurs – des pays voisins comme la Corée ont même leurs propres producteurs (site en coréen).
Comme vu précédemment, le « thé d’orge » (麦茶, mugicha) ne contient pas de thé. En fait, il ne contient que de l’orge concassé et grillé (ou torréfié). Pas de théine donc ! Cela fait que le breuvage n’est pas excitant, ni irritant pour l’estomac, et peut être consommé à tout moment de la journée.
Aujourd’hui, c’est en été que le mugicha ou thé d’orge est le plus populaire, ce qui fait qu’il est courant de le voir servi avec des glaçons. Vous pouvez d’ailleurs essayer vous même ! C’est très désaltérant, même chaud. Petit bonus : si vous faites infuser directement dans la tasse, vous pouvez picorer les graines pendant que vous buvez votre délicieuse infusion ! Comme ça, le goûter est même inclus. Je pensais avoir des pratiques douteuses, mais j’ai vu que le revendeur Kodama en parlait concernant le Sobacha (rien à ce propos pour le mugicha, je dois être bizarre), faites attention avant de reproduire cette cascade chez vous !).
Le Mugicha : naissance et histoire.
Au commencement du mugicha était le blé
La consommation de Mugicha par les japonais est assez ancienne ! La version composée d’orge grillée que nous connaissons aujourd’hui remonte à il y a environ 500 ans.
Ses origines seraient pourtant encore plus anciennes. En effet, durant l’ère Heian (794-1185), le blé est un ingrédient très courant. Il fait partie des bases de la cuisine japonaise de l’époque, nous apprenons. De là, il est possible que les japonais aient commencé à infuser le blé qui faisaient partie de leur quotidien, avant de finalement passer à l’orge pour des raisons historiques. Quoi qu’il en soit, les origines du Mugicha reviennent à il y a plus de 1500 ans, fou non ?
Le rôle des marchands ambulants d’Edo (botefuri) dans la création du mugicha actuel
Pour comprendre comment le mugicha est devenu le mugicha, il faut faire un petit tour par l’ère d’Edo (1603-1868) et ses marchand-e-s de rue, aussi appelés Botefuri. Le site Nippon nous offre un article très instructif à ce sujet, illustré par les magnifiques croquis de Kitagawa Morisada. Dessinateur dont les croquis illustrent tous les aspects de la vie quotidienne du Japon à l’ère d’Edo, ses dessins ont en partie été retrouvés… Dans une bouquinerie !
Ainsi, les marchands ambulants d’Edo répondaient aux besoins des habitants au jour le jour. La condition en elle même était assez précaire et physique. Chaque vendeur était spécialisé dans un article unique, le plus souvent. Et parmi eux se trouvaient… Des vendeurs d’orge ! Pour attirer la clientèle, ils proposent des aliments à base d’orge et… De l’orge infusé ! C’est ainsi qu’est né le mugicha tel que nous le connaissons.
Le mugicha : quelles vertues pour la santé ?
Bien que je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’avoir besoin de penser aux vertus du mugicha pour en boire sans modération, c’est toujours un plus ! Ainsi ce site de vente (dont il faudra que je goûte les produits !) pointe un atout majeur : sans sucre et sans théine, cette boisson au goût unique peut être dégustée par tous les membres de la famille.
Chez Kodama, la très grande teneur en minéraux et actifs de cette boisson anti-oxydante sont mis en valeur : vitamine du groupe B, zinc, fer et manganèse ! Cette boisson est donc appropriée si vous suivez une cure de vitamines contenant du fer et ne pouvez plus boire de café ou de thé. On fera cependant attention en cas d’intolérance au gluten, l’orge étant une céréale.
On raconte aussi qu’elle améliorerait la circulation sanguine et aiderait à réguler le taux de sucre dans le sang, tout en en étant hypocalorique. Parfait si vous êtes au régime !
Le mugicha de chez Kodama
J’ai découvert le Mugicha de Kodama à l’époque de la très regrettée teabox, qui proposait mensuellement de nombreuses découvertes (jamais je ne t’oublierai), qui en avait dédiée une au Japon.
Le goûter, c’était l’adopter ! Je suis tombée amoureuse de son goût particulier que je ne trouve nulle part ailleurs. Quelque-chose de doux, mais néanmoins, de puissant se dégageait de cette infusion de haute qualité. Je n’avais même pas fini le sachet offert par la thé box qu’une commande était passée chez Kodama, la première d’une longue série.
Préparer une tasse de Mugicha, c’est un vrai moment de plaisir : immédiatement, une douce odeur de grillée se répand dans la pièce. Après 5 à 6 minutes d’attente, on peut déguster un breuvage léger mais de caractère, avec un goût terreux et grillé. Le mugicha est pour moi synonyme d’un moment délicat, intime, dans la chaleur et l’intimité du Japon d’antan
Et vous, connaissiez-vous le mugicha (thé à l’orge) ? Voulez-vous essayer ?