Bonjour à tous !
Je voulais aujourd’hui vous présenter un extrait de la préface de ma lecture du moment, Thé et Tao : l’art du thé chinois écrit par John Blofeld et publié dans la collection Espaces libres des éditions Albin Michel en 1986 (traduction de Josette Herbert).
Dans la préface se trouve l’extrait présenté d’un poème reflétant la vision qui mêle le thé au taoïsme, qu’il me semblait important de partager ici.
Ainsi, la préface nous dit : « La liberté d’esprit essentielle à l’art chinois du thé et parfaitement illustrée par un vieux chant par lequel le maître du thé Cchinehang T’ieh-Chün
Lire la suite : Thé et taoïsme: « Le but de la vie est le bonheur » (poème)termine son livre du thé contemporain. C’est dans cet ouvrage qu’il aborde la notion des sept bols (sur laquelle je reviendrais). Inspiré par cet heureux événement que commencera le mien:
Le but de la vie est le bonheur
La vie est pleine de hauts et de bas;
La soleil se lève et se couche ;
Alors, pourquoi tant de tapage et d’agitation ?
Vivons pour être heureux.
Q’importe ce que disent les gens,
Puisque les hauts et les bas sont fugitifs,
Et que rien n’est sûr ?
Prenez les moissons d’automne,
Le clair de lune sur la rivière,
Ces châteaux autrefois fastueux
Qui tombent en ruine,
Célébrité, opulence et honneurs –
Tout aussi sont éphémères,
Que les gouttes de gelée ou de rosée ;
Car tout dépend du destin.
Arrière tout soucis terrestre !
Pourquoi rêver de splendides châteaux
Ou se préoccuper de son nom et de son renom ?
Libres, chantez des chansons et scandez
Quelque charmante mélodie.
Lorsque la chance vous sourit,
Tirez-en le maximum.
Invitez vos amis les plus chers
A pique-niquer au bord de l’eau,
Prenez plaisir à jouer au luth ou aux échecs,
Appréciez livres et peintures de choix,
Ou pêchez sous les saules,
Allez vous promener en bateau avec de jolies jeunes filles,
Racontez des histoires qui finissent bien
Ou des contes de jadis.
Admirez la riche dentelle
Des feuilles et le parfum des fleurs.
De votre luth répondez au chant des oiseaux,
Laissez les autres vous traiter à leur gré
Amis ou indifférents.
Puisez l’eau à une source,
Sous les pins bleu-vert,
Faites la bouillir sur un réchaud de terre cuite
Entouré de bambous.
Avec des feuilles de thé Dragon et Phénix
Confectionnez un délicieux breuvage,
Alors, savourez les joies
Des sept bols de Lu T’Ung
Du célèbre thé Yang-Hsien !
Mon plus cher désir, c’est que le premier essai de publication d’un livre du thé chinois en langue anglaise et en traduction française s’adresse non pas seulement aux amateurs de thé mais à tous ceux qui aiment lire avec de nostalgiques pages qui se rapportent aux splendeurs passées de la Chine impériale. Seuls les libres en témoignent encore mais maintenant que le nouveau régime en vient à regretter la disparition de tant de choses qui étaient uniques dans les traditions anciennes, il est permis d’espérer que quelques-uns au moins revivront. Déjà la tradition de boire du thé de la Source des Tigres galopants galopants est renouée. Parmi les innombrables visiteurs du Lac occidental de Hang-tcheou, nombreux sont ceux qui grimpent à la source pour goûter ce plaisir mémorable.
John Blofeld
Wei Wei Chai
(Studio pour laisser les choses arriver toutes seules),
Maison du vent et des nuages, 1983
*
Ainsi, dès la préface du livre, le lien entre ce que l’on appelle aujourd’hui la pleine conscience et la dégustation du thé en harmonie avec l’amour de la nature et du moment présent se fait. Une balade intéressante nous attend : au delà des textes choisis, je vous ferais partager ici des connaissances sur l’histoire du thé Chinois et sa dégustation. J’espère que vous serez là pour apprécier !
L’exercice de dégustation dans l’instant présent est aussi présent en tasseomancie, bien qu’il cherche à venir lire le futur ou décrypter des signes. Ici, il s’agit de préparer le meilleur thé pour ce qu’il est, d’où la différence. Apprenez aussi à profiter d’un bon thé en vous arrêtant quelques instants pendant que le chaud breuvage descend dans votre gorge et appréciez 🙂