Bonjour à tous !
Lorsque l’on tire les cartes, il est rare que cela passe inaperçu ! Des proches sceptiques à ceux qui vous demanderont immédiatement si vous pouvez leur faire un tirage, les réactions sont parfois nombreuses. Bien que certaines personnes commencent leur entraînement en se tirant les cartes à elles-mêmes, il arrive forcément un moment où il faut se faire la main à tirer pour les autres ! Même si vous utilisez le tarot uniquement à des fins de développement personnel, ce qui n’est pas ma vision du tarot mais qui est une pratique que je respecte, en faire au moins quelques uns pour voir peut vous aider à apprendre à interpréter des cartes que vous n’avez pas l’habitude de voir dans vos tirages ou des situations que vous n’avez pas l’habitude de traiter.
Du fait que l’interprétation du tirage se fasse devant un témoin, qui non content de vous voir à l’œuvre, sera dans l’expectative d’un résultat, est stressant lorsque l’on débute. Ainsi, se familiariser à cet exercice devant des personnes connues et bienveillantes peut apparaître comme une perspective rassurante. Ce type de tirages présente cependant de nombreux pièges, qu’il est possible d’éviter
assez simplement quand on les connaît. J’ai conscience que mon expérience de tirage de cartomancie pour d’autres personnes ne soit pas universelle, voici quelques petites choses que j’ai pu constater, en espérant que cela vous aide aussi.
Débutants, votre première lecture ne sera pas parfaite !
Pour votre première lecture destinée à un tiers, si vous avez plusieurs jeux, je vous recommande de prendre celui avec lequel vous êtes le plus à l’aise. Même pour un cartomancien un petit peu plus expérimenté, lire avec un jeu qui n’est pas maitrisé (certains jeux indépendants étant très différents et un peu plus complexes) peut être difficile. Forcément, si vous débutez, il y aura des cartes que vous aurez du mal à interpréter (n’hésitez pas à prendre votre livre de tarot avec vous pour vous aider : le téléphone est moins accepté) : ce n’est pas grave ! Aussi, décrire un tirage, le lire et l’expliquer à un tiers est un exercice à part entière. C’est pourquoi un entraînement est nécessaire – votre première lecture ne sera pas parfaite, mais elle n’a pas à l’être.

Lire à ses proches : avantages et inconvénients pour l’interprétation chez le débutant
L’avantage de faire ses premières lectures avec des proches, c’est que cela sera moins stressant pour vous, il vous sera aussi moins gênant de devoir vous référer à une source externe pour vous remémorer certaines cartes. Cependant, un aspect est à la fois une source d’aide et un piège : comme dans la lecture des cartes envers soi, des biais (idées préconçues, situations connues) risquent d’influencer votre interprétation et vous en faire négliger certains aspects. Aussi, il faut s’assurer que les personnes sont prêtes à recevoir les mauvaises nouvelles que vous allez peut-être devoir donner. Il faut aussi s’assurer que vous êtes prêts à donner de mauvaises nouvelles à des personnes dont vous êtes proches.
Pour mieux cibler vos interprétations, n’hésitez pas à poser des questions et a traiter le consultant comme si vous ne connaissiez rien de leur vie pour ne pas donner des informations erronées. Personnellement, j’ai choisi de m’entraîner avec des connaissances en ligne que je connaissais moins plutôt que de la famille ou des amis proches pour me sortir des choses qui m’étaient familières et explorer des horizons moins connus pour acquérir plus de confiance en moi et élargir ma pratique.
Si les visages familiers peuvent être rassurants pour certains souhaitant s’entraîner à la lecture face à face, il peut aussi y avoir le piège des personnes qui sauront que vous lisez et vous demanderont vos services alors que vous n’avez pas forcément envie de leur tirer les cartes à elles en particulier, et s’imposer peut être dur en contexte amical ou familial, surtout lorsque l’on a pas l’habitude de le faire. Bien que tirer régulièrement soit un bon entraînement, au début de votre pratique de la cartomancie, il vous sera peut-être difficile d’identifier les personnes qui deviendront pesantes ou abuseront de vos services. Cela dépend bien sûr des contextes, c’est pour cela que je dis que cela présente des avantages et des inconvénients pour qui débute.

Mais enfin, c’est moi qui tire ! – l’importance de poser ses limites
Faites respecter votre rôle de cartomancien face aux intrusions
Une difficulté avec les proches, c’est de faire respecter ses limites. Ses limites de temps, de disponibilité, ses conditions de tirage… Cela peut s’avérer difficile dans le cas de proches qui ont l’habitude de tirer ou de se faire tirer les cartes. Par exemple, la grand-mère de ma mère tirait le tarot de Marseille, que ma mère a un peu tiré. J’adore lui tirer les cartes – mais j’ai du remettre quelques pendules à l’heure en lui rappelant que je n’étais pas sa grand-mère ! Face à des remarques incessantes me disant que sa grand-mère ne faisait pas ainsi (il y’a autant de manière de tirer que de gens). Elle était aussi déçue que mon tarot de Marseille soit de style moderne et non traditionnel (je ne vais pas vous mentir : le choix était volontaire pour accentuer la différence entre nous deux).
Autre comportement (qui m’a valu une profusion d’excuses) : elle me demande de tirer un oracle que je viens de recevoir après l’avoir regardé. C’était la première fois – maintenant la pratique est devenu un petit rituel et se déroule sans encombres. Mais me voyant traduire une partie du livret en anglais en français, elle me… le prend des mains ! Je me suis retrouvée estomaquée. Je lui ai fait la remarque après que je ne lui tirerai plus si elle se comportait encore comme ça, car je ne me contentais pas de lire le livret mais y ajoutait une explication supplémentaire et un sens divinatoire, et que si c’était pour qu’elle le fasse elle, elle n’avait pas besoin de moi pour tirer. Comme je lui tire encore, je pense que vous devinez qu’il n’y a plus eu de soucis !
Une session de lecture de cartomancie, c’est pour moi toujours un échange : ainsi, s’il faut rester ouvert, pédagogue et répondre aux questions avec patience, il faut que le respect aille dans les deux sens. Quand je parle de faire respecter son rôle de cartomancien, je ne dis pas que vous êtes supérieur à votre consultant, mais que c’est votre tirage et qu’il ne faut pas hésiter à montrer vos limites si l’on vous manque de respect, même si c’est assez le tirage pour finir la session tranquillement.
Il est parfois difficile d’évaluer si une personne serait capable d’accepter un conseil ou une mauvaise nouvelle de votre part : si il y a un minimum de chances que la réponse soit non, ne le faites pas.
Par contre, face à des amis (ou même ma mère) qui partageaient une curiosité envers le tarot ou un deck, je laisse parfois tirer mes jeux en me positionnant plus dans un rôle didactique. C’est très divertissant de pouvoir partager sa passion !
Vous êtes sûrs que vous voulez savoir ça ?

Parfois, un proche qui vous posera une question qui le turlupine depuis très longtemps. Imaginons que vous soyez d’accord à l’idée de vouloir répondre à une question difficile : est-ce que votre proche a besoin de parler de ce qui le turlupine, ou bien veut-il vraiment la réponse ?
Si cela se rencontre parfois dans les tirages avec des personnes autres, les frais de tirage, les conditions de tirage ou une certaine timidité empêche d’être confronté-e à certaines questions. Par exemple, dans mes conditions, je refuse explicitement toute question liée à la mort ou la maladie, ce que je ne pense pas forcément à préciser lors d’un tirage entre amis. Ainsi un soir, tandis que la nuit s’allonge, un ami et moi partageons confidences et sujets un peu difficiles. Après avoir répondu à quelques questions au tarot, il me demande si je peux lui dire si sa maman repose en paix, suite à un décès violent et des expériences paranormales étranges.
Je lui dis que je ne fais normalement pas ce genre de questions, mais que je pourrais essayer de faire une exception pour lui s’il en a vraiment besoin. Je le préviens cependant que le tarot peut annoncer des nouvelles très dures, et lui demande s’il est vraiment prêt à encaisser la réponse si elle venait à être particulièrement mauvaise, avant d’ajouter : « es-tu sûr de vouloir la réponse à cette question ? Tu ne pourras pas revenir en arrière ». Il prend un moment pour réfléchir, et me dit qu’il n’a effectivement pas envie d’avoir la réponse à cette question et nous en discutons à la place.
J’ai aussi eu l’inverse : un membre de la famille qui connaissait le tarot et voulait que je lui tire les cartes qui se rétracte car il n’a pas envie que je m’inquiète si j’ai de mauvaises nouvelles à son égard.
Quand je demande si vous êtes sûrs de vouloir savoir ça, cela veut aussi dire qu’en tirant les cartes à vos proches, en fonction de leurs questions, vous risquez de découvrir des aspects de la vie intérieure de certaines personnes que vous n’avez pas forcément envie de connaître.
Ce n’est pas parce que vous tirez pour un ami ou un membre de la famille que vous devez faire abstraction de vos limites personnelles !
Vous n’êtes pas un perroquet !

Je vais insister brièvement sur le dernier point : il faut respecter vos limites personnelles. Il m’est parfois arrivé que des amis ou des membres de la famille me demandent un tirage sur le même sujet chaque semaine pendant plusieurs semaines. Alors certes : certaines situations sont angoissantes. Mais tant qu’il n’y a pas d’évolution, cela ne sert à rien de redemander la même question de manière régulière. Parfois, les proches sans connaissance du tarot ignorent simplement cette règle, et n’hésiteront pas à se tourner vers vous de manière régulière si vous effectuez vos tirages gratuitement. Personnellement, je refuse et rédiger vers un autre aspect de leur quotidien en expliquant la raison.
Avec certaines personnes de la famille, des amis ou même en commission payante, il m’est arrivé que des personnes dont j’étais proche me demandent de confirmer un tirage numérique ou de revenir sur un sujet que je leur avais déjà tiré car une autre connaissance ou un site en ligne leur avait donné une réponse différente. Dans ce cas là, j’ai tendance à refuser.
La lecture pour ses proches, c’est fiable ?
D’expérience : oui. Pour cela, il faut faire attention à utiliser sagement ce que l’on connaît du contexte ou de l’autre tout en restant ouvert à des possibilités autres afin de ne pas faire un mauvais tirage. C’est pourquoi, étrangement, je ne recommanderai pas de lire à ses meilleurs amis ou sa famille pour s’entraîner à lire.
J’ai cependant fait de très bons tirages pour des personnes que je connais.
Il faut faire attention à exploiter toutes les possibilités : ainsi, dans un tirage de petit lenormand improvisé dans un restaurant pour une connaissance curieuse de connaître ce que l’avenir lui réservait, J’ai vu la la tour, l’ours, le foyer et les lys. Après m’être triturée les méninges, j’ai réalisé qu’elle repartait de zéro dans un nouveau secteur, porteur, après s’y être initiée en ligne pendant le COVID. Elle n’a pas encore fini ses études, mais elle a un relationnel incroyable ainsi qu’une présence solaire et un naturel propre à une direction efficace. Assez aisée, elle est dans une relation qui se passe merveilleusement bien avec un étudiant dont la famille possède une fortune importante – tous deux sont dans des schémas familiaux aisés et traditionnels. Ainsi, j’ai supposé qu’elle arriverait à une position de petit management au moins après ses études, qu’elles la conduiraient à une position où elle aurait un peu de pouvoir et pourrait laisser exprimer son naturel. Et que sa vie de couple serait probablement traditionnelle – avec un mariage dans les normes sociales, peut-être avec son petit ami actuel dont la famille est très conservatrice niveau rituels (j’ai supposé, elle a confirmé). En couple hétérosexuel et dans des futures positions professionnelles assez classiques, s’ils venaient à rentrer ensemble, leur foyer serait assez conventionnel.
Maintenant, j’ai confiance en cette lecture. Mais parfois, quand les lectures sont trop bonnes, il est légitime de se demander si l’on a pas voulu voir que le meilleur.
Au final, j’aime beaucoup lire pour mes proches; quand j’ai de mauvaises nouvelles à annoncer, je fais un peu de support émotionnel ou je console, ce qu’il faut être prêt à faire. Cependant, comme quand on ne lit qu’à soi même, lire pour les mêmes personnes tourne un peu en rond, c’est pourquoi il ne faut pas que cela soit votre seule expérience d’apprentissage. Cela doit aussi rester un plaisir et ne pas être forcé… Certes je parle beaucoup des précautions, mais quelque soit le public auprès duquel on lit, il faut en prendre !
Seriez vous prêts à faire une séance de divination avec votre famille ?